Pr. Henri Broch
N.B. : Cet article est un complément aux 2 articles précédents (Mémoire de l’eau 1 et 2 à lire donc avant celui-ci) qui donnent de larges extraits de la partie consacrée à la mémoire de l’eau dans le livre de Henri Broch « Au Coeur de l’Extra-Ordinaire » (Ed. Book-e-Book 1991,… 2015). Pour une version complète, se reporter directement à l’ouvrage.
Les deux seuls Professeurs se retirent des signataires !
Dans la fameuse affaire de la « Mémoire de l’eau » (E. Davenas, F. Beauvais, J. Amara, M. Oberbaum, B. Robinzon, A. Miadonna, A Tedeschi, B. Pomeranz, P. Fortner, P. Belon, J. Sainte-Laudy, B. Poitevin et J. Benveniste, « Human basophil degranulation triggered by very dilute antiserum against IgE », Nature, 30 juin 1988), savez-vous que les deux (je dis bien « deux » et non « un » comme le dit, en se trompant, le rapport de la revue Nature) plus sérieux scientifiques – en tout cas les plus diplômés et les plus reconnus par leurs pairs pour leur compétence – de l’équipe « vérificatrice » israélienne se sont retirés des co-signataires après la découverte de la présence de protéines dans les tubes de l’expérience que faisait le Dr. Davenas ?
Je me cite (extrait d’un texte qui date de mars 1997) :
« Il me paraît également vraiment pertinent de mettre l’accent sur le fait quasi complètement ignoré ou occulté que, lors des « recherches » devant donner lieu à la publication dans Nature du 30 juin 1988 et à la suite des essais menés par le Dr. Davenas en Israël à l’hôpital Kaplan de Rehovot, deux chercheurs israéliens se sontretirésdes co-signataires possibles.
Ces 2 chercheurs sont le Professeur Z. Bentwich (Institut Ruth Ben Ari d’Immunologie Clinique, Hôpital Kaplan, Rehovot, Israël) et le Professeur M. Shinitzky (Institut Weizmann des Sciences, Rehovot, Israël).
Petite remarque au passage :
sans être – loin s’en faut – un « fanatique » des titres et fonctions, je me permets de faire remarquer que ces deux chercheurs sont les deux seulsprofesseurs sur les cinq personnes impliquées dans les recherches ; les 3 personnes restantes, devenues donc ensuite signataires de l’article du 30 juin 1988, sont le Dr. Oberbaum, le Dr. Robinson et Mme Amara. «
Le zéro dénote bien la nullité…
A titre d’amusement et pour vous montrer la « débilité » – au sens étymologique de faiblesse, bien sûr – méthodologique des chercheurs ayant mené les expériences dont on parle dans l’ensemble des deux précédents articles sur la mémoire de l’eau, voici ci-dessous deux graphiques (résultats entérinés et publiés explicitement dans le rapport d’enquête de la revue Nature) très… parlants.
Le premier (ci-dessous) est le graphe des écarts par rapport à la moyenne des différents résultats d’expériences de « dégranulation de basophiles humains » menées par Davenas et al. si l’on considère les seules expériences faites en double aveugle. En d’autres termes moins diplomatiques, les seules expériences valables.
On peut constater ici un accord quasi parfait entre les expériences et la théorie d’une répartition en gaussienne. En d’autres termes, les variations par rapport à la moyenne relèvent d’une répartition normale, d’une répartition réellement au hasard. Et de telles expériences sont, à juste titre, qualifiées par tout scientifique de « saines ».
Et, dans le deuxième graphe (ci-dessous), voici la… plus-que-curieuse répartition des écarts à la moyenne lorsque l’on prend en compte toutes les expériences de Davenas et al., même celles qui n’ont pas été faites en double aveugle.
Je suis sûr que vous serez d’accord avec moi pour dire que ce dernier graphique se passe de tout commentaire !
Et que cela confirme ce que j’avais déclaré et écrit dès la publication de l’article sur la « Mémoire de l’eau », c’est-à-dire, comme le fit remarquer fort pudiquement W. Stewart quelques mois plus tard, que ces expériences « ne sont pas scientifiquement saines« .
Juste une amusette que je n’oublie jamais, depuis 1988, de livrer lorsque je montre ou projette dans un cours cette dernière courbe « paranormale » : le « trou » profond à la valeur pile zéro est, à mon avis, également très significatif et confirme, si besoin était, l’insanité des données.
Il est en effet bien connu (en tout cas des enseignants dont je suis) que lorsque des personnes retouchent leurs expériences, elles inscrivent des valeurs proches(trop proches, d’où la plus-que-curieuse et impossible-à-obtenir-par-pur-hasard répartition) de la valeur « vraie » qu’elles savent devoir obtenir mais hésitent toujours à inscrire cette valeur précise, oubliant que le hasard, lui,… donne aussi cette valeur pile !
La nullité s’étale donc ici de manière joliment illustrée.
Henri BROCH